Théorie du genre : les mots du Pape

Le Pape François

Extrait de la conférence de presse du Pape François, lors de son retour en avion de l’Azerbaïdjan. Discours complet (en anglais) ici.

Joshua McElwee (National Catholic Reporter)

Dans ce discours d’hier en Géorgie, vous avez parlé, comme dans de nombreux pays, de la théorie du genre, disant que c’est le grand ennemi, une menace contre le mariage. Mais je voudrais demander : que diriez-vous à une personne qui a souffert pendant des années avec sa sexualité et sent vraiment que c’est un problème biologique, que son aspect physique ne correspond pas à ce que lui ou elle considère être sa propre identité sexuelle ? Vous, comme pasteur et ministre, comment accompagneriez-vous ces personnes ?

Pape François 

Avant tout, moi j’ai accompagné dans ma vie de prêtre, d’évêque – aussi de pape – j’ai accompagné des personnes avec une tendance et aussi des pratiques homosexuelles. Je les ai accompagnées, je les ai rapprochées du Seigneur, certains ne pouvaient pas, mais je les ai accompagnées et jamais je n’ai abandonné personne. C’est ce que j’ai fait. Les personnes doivent être accompagnées comme les accompagne Jésus. Quand une personne qui est dans cette condition arrive devant Jésus, Jésus ne lui dira certainement pas : « Va-t’en parce que tu es homosexuel ! », non.

Ce que j’ai dit regarde le mal qu’aujourd’hui on fait avec l’endoctrinement de la théorie du genre. Un papa français me racontait qu’il parlait à table avec ses enfants – catholique, sa femme catholique, ses enfants catholiques, catholiques mais catholiques à l’eau de rose, mais catholiques – et il a demandé au jeune de 10 ans : « Et toi, que veux-tu faire quand tu seras devenu grand ? » « Fille ». Et le papa s’est rendu compte que dans les livres du collège, on enseignait la théorie du genre. Et cela est contre les choses naturelles.

Une chose est qu’une personne ait cette tendance, cette option, et aussi qu’il change de sexe. Et c’est autre chose de faire l’enseignement dans les écoles sur cette ligne, pour changer la mentalité. C’est cela que j’appelle « colonisation idéologique ».

L’année dernière, j’ai reçu la lettre d’un Espagnol qui me racontait son histoire d’enfant et de jeune. C’était une fillette, une fille, et elle a souffert beaucoup parce qu’elle se sentait garçon mais était physiquement une fille. Elle l’a raconté à la maman, quand elle avait 20/22 ans, et lui a dit qu’elle voulait faire l’intervention chirurgicale et toutes ces choses. Et la maman lui a dit de ne pas le faire tant qu’elle était en vie. Elle était âgée et est morte vite. Elle a fait l’intervention. C’est un fonctionnaire d’une ville d’Espagne. Il est allé voir l’évêque. L’évêque l’a beaucoup accompagné. Brave évêque : il « perdait » du temps pour accompagner pour accompagner cet homme. Puis il s’est marié. Il a changé son identité civile, s’est marié et m’a écrit une lettre pour me dire que pour lui ce serait une consolation de venir avec son épouse : lui, qui était elle, mais est lui. Et je les ai reçus. Ils étaient contents. Dans le quartier où il habitait, il y avait un vieux prêtre, octogénaire, l’ancien curé, qui avait laissé la paroisse et aidait les religieuses, là, dans la paroisse… Et il y avait le nouveau (curé). Quand le nouveau l’a vu, il l’a réprimandé depuis le trottoir : « Tu iras en enfer ». Quand il a vu le vieux, celui-ci lui a dit : « Depuis quand tu ne t’es pas confessé ? Viens, viens, allons te confesser et ainsi tu pourras aller communier ».

Tu as compris ? La vie est la vie, et les choses doivent se prendre comme elles viennent. Le péché est le péché. Les tendances ou les déséquilibres hormonaux créent tant de problèmes et nous devons être attentifs à ne pas dire « Tout se vaut, faisons la fête ». Non, ça non. Mais chaque cas, l’accueillir, l’accompagner, l’étudier, discerner et l’intégrer. Cela, c’est ce que ferait Jésus aujourd’hui.

S’il vous plaît, ne dites pas : « Le pape sanctifie les trans ! », S’il vous plaît, hein ! Parce que je vois déjà les titres des journaux… Non, non. Il y a quelque doute sur ce que j’ai dit ? Je veux être clair. C’est un problème de morale. C’est un problème. C’est un problème humain. Et il faut le résoudre comme on peut, toujours avec la miséricorde de Dieu, avec la vérité, comme nous l’avons dit à propos du mariage (référence à une question précédente, NDLR), en lisant tout Amoris laetitia, mais toujours comme ça, toujours avec le cœur ouvert.

 

Source : vatican.va