Pardonner c’est aimer davantage !

Nous continuons le thème de la semaine dernière sur la vie fraternelle dans laquelle surgit souvent des conflits et des problèmes entre des personnes à cause d’intérêts personnels et d’égoïsme… Pour que le royaume soit présent au milieu des disciples, Jésus porte une attention particulière au pardon à vivre au quotidien, un des thèmes centraux de son message.

Pourtant, dans notre logique, nous arrivons à peine à nous pardonner. Combien de fois dois-je pardonner à mon frère qui commet des fautes contre moi ? Sept fois ? Nous rejoignons Pierre avec cette question car dans notre condition humaine, nous cherchons souvent des limites (combien de fois ?). Cette question nous apparaît comme juste mais peut nous aider, en même temps, à reconnaître notre tendance à nous concentrer sur nous-mêmes ; car la question porte sur le nombre de fois où nous devons accorder notre pardon à une autre personne et non pas le contraire.

En répondant à Pierre, Jésus intervient justement sur ce point. Par la parabole racontée dans l’Évangile ce dimanche, Jésus met en lumière la vérité de notre condition misérable. Nous prétendons être de ceux qui pardonnent, alors qu’en fait, c’est nous qui avons été pardonnés beaucoup plus. Cette parabole ne nous invite pas à juger ce « mauvais » serviteur, elle nous invite plutôt à réfléchir sur nous-mêmes : agissons-nous autrement ou sommes-nous comme ce serviteur ?

Tous, nous sommes fragiles et incomplets, nous avons besoin les uns des autres pour bien vivre et pour construire le monde fraternel pour lequel nous avons besoin d’aimer et non de critiquer, juger, voire haïr. Car en aimant, nous cherchons à pardonner, au contraire, en critiquant, jugeant ou haïssant nous détruisons. Le monde que Jésus a désiré a besoin de nous. Donc, demandons-nous chacun : de quoi dois-je demander pardon à Dieu ? De quelle attitude dans la vie devrais-je me convertir ? Quelle est la conversion de pensée, de cœur ou de vie à laquelle le Seigneur m’invite ? A qui dois-je demander pardon et à qui devrais-je pardonner ?

P. Thomas