Edito du 14 mars 2021

Notre évêque s’est rendu la semaine dernière à l’accueil de jour du Secours Catholique, rue de Moscou et avec la présidente, Véronique Fayet a lancé un appel sans ambiguïté, en voici quelques lignes :
« Depuis le démantèlement de la “jungle” fin 2016, les autorités publiques ne cessent de renforcer chaque jour un peu plus une politique “zéro point de fixation” sur le littoral, qui se traduit par une succession de mesures destinées à rendre la vie impossible aux personnes exilées, en espérant qu’elles renonceront à venir sur ce littoral. Force est de constater que cet objectif est un déni de la réalité ! La réalité, c’est que les passages continuent – et qu’ils continueront tant que la Grande Bretagne sera à 30 kms des côtes. Rendre la frontière “étanche” est un objectif tout simplement irréaliste. Cette politique de dissuasion ressemble à un puits sans fond, qui construit une forme de maltraitance n’apportant que des souffrances aux personnes concernées tout en créant un désordre insécurisant pour toute la population. Ce que vous faites au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous le faites. Matthieu 25,40. Notre conviction est forte : rien ne justifie que ces personnes soient ainsi maltraitées, exclues de l’accès à des besoins essentiels, humiliées dans le plus profond de leur être. En 2018, lors de sa venue à Calais, le Président de la République avait semblé entendre cela et avait proposé que soit défini un « socle humanitaire » pour garantir l’accès à ces besoins essentiels. Des efforts et quelques dispositifs ont suivi. Mais manifestement, aujourd’hui, le compte n’y est pas ! Mais sans attendre, nous appelons les pouvoirs publics à répondre à des besoins urgents :

  • décréter un moratoire immédiat sur les expulsions de lieux de vie (campements, bidonvilles, squats) ;
  • ouvrir des lieux couverts d’accès aux services de base (alimentation , hygiène, recharge électrique, information sur les droits). Ces lieux, adaptés au nombre de personnes présentes, peuvent être répartis sur plusieurs endroits du littoral ;
  • ouvrir immédiatement des dispositifs de mise à l’abri.

    C’est pourquoi, au-delà des mesures d’urgence attendues, nous attendons des pouvoirs publics l’ouverture d’un large espace de dialogue qui, en écoutant les personnes exilées et en s’appuyant sur les initiatives de solidarité, pourra trouver avec tous les acteurs concernés les voies de solutions acceptables par tous. «JE DOIS LE DIRE : ON LES TRAITE PIRE QUE DES CHIENS».

Mgr Olivier Leborgne, le 3 Mars, à Calais