Prière à la maison à l’occasion du 1er dimanche de l’Avent

Messe prière à la maison

A nouveau, nous vivons notre prière du dimanche sans eucharistie… Si la sagesse et la prudence nous commandent aujourd’hui de ne pas nous rendre à la messe, nous voulons malgré tout vivre ce dimanche de manière vive et intense avec le Seigneur.

Même avant le confinement, dans le monde, dimanche après dimanche, de nombreux chrétiens sont privés de communion. L’éloignement, la maladie, les situations géographiques, politiques ou personnelles les amènent à expérimenter un autre type de communion à l’eucharistie : la communion de désir

Au cours de ce confinement, nous voulons utiliser au mieux ce temps pour le vivre dans un esprit de prière. Les circonstances nous poussent à faire retraite et à expérimenter, chacun au cœur de son foyer, cette communion de désir.

Nous vous invitons, si vous le pouvez, à vous réunir avec votre conjoint et vos enfants, à préparer un endroit digne d’accueillir votre prière familiale. Pour cela vous pouvez déployer une jolie nappe, poser dessus une icône avec une bougie ou une croix avec quelques fleurs, un récipient d’eau rappelant nos baptêmes.  

Si vous êtes seul (e) et dans l’incapacité de vous réunir avec d’autres, faites de même.

À l’heure habituelle de la messe, nous vous invitons à prendre ce temps de prière en communion avec toute l’Église. Nous vous recommandons de prier à voix haute, même seul (e). Le Seigneur sera notre unité. C’est, comme le prêtre le dit en élevant le calice et la patène : « par Lui, avec Lui, et en Lui… » que se fait notre unité, que se construit notre Église au-delà des barrières de l’espace et du temps, que se joue notre Salut.

Pour ce temps de prière, sur une table on peut prévoir :

– Des bougies à allumer

– Une belle croix ou icone à mettre en valeur

Ne pas oublier de :

– Prévoir les lecteurs pour la liturgie de la Parole

– On peut préparer à l’avance une prière universelle

L’Avent est le temps de l’attente pieuse et joyeuse. Il débute le 4e dimanche avant Noël, et marque le début de l’année liturgique. Ce temps a une double caractéristique : c’est à la fois un temps de préparation aux solennités de la Nativité, où l’on commémore le premier avènement du Fils de Dieu parmi les hommes, et un temps où, par ce mémorial, les âmes se tournent vers l’attente du second avènement du Christ à la fin des temps.

On commence par le signe de croix :

AU NOM DU PERE, ET DU FILS, ET DU SAINT ESPRIT.

Celui qui guide la prière :

Veillez, nous dit le Seigneur dans l’Évangile de ce jour. Prenons quelques instants de prière silencieuse pour accueillir le Seigneur qui vient.

  • Chant d’entrée

Sauve ton peuple,

Accorde ta grâce,

Nous chanterons ta miséricorde

Sauve ton peuple,

Accorde ta grâce,

Allélu-Alléluia !

Viens, Seigneur Jésus, Maranatha !

1. Bienheureux ceux qui prient et qui pleurent,

Ton amour vient consoler leurs cœurs.

Bienheureux les petits et les pauvres,

Le Royaume des Cieux est à eux !

2. Heureux ceux qui ont soif de justice,

Ils seront abreuvés de l’Esprit.

Bienheureux sont les cœurs doux, les cœurs purs,

Ils auront ta terre en héritage !

3. Bienheureux sont les artisans de Paix,

Ils seront appelés fils de Dieu.

Bienheureux ceux qui souffrent pour ton nom,

Tu les combleras de tes bienfaits !

  • Allumer la bougie de l’avent

Chaque dimanche de l’Avent nous pourrons allumer la bougie de notre couronne. Cela marque notre progression vers la venue de Jésus. Un chant accompagnera ce geste, suivie d’un temps de silence puis d’une demande de pardon.

Pendant que l’on allume la bougie :

Venez, ayez foi en lui

Car il est notre espérance.

Venez, ayez foi en lui,

Jésus vous attend !

Puis un temps de silence pour examiner son cœur et demander pardon.

On peut ensuite dire le « Je confesse à Dieu » et prendre le chant.

Celui qui guide la prière :  Seigneur accorde-nous ton pardon

R/ Nous avons péché contre Toi

Celui qui guide la prière :  Montre-nous ta miséricorde

R/ Et nous serons sauvés

R/ Miséricorde du Seigneur, 

Viens, viens à notre aide.

Viens, envahis de ta lumière 

Les cœurs de ceux qui se perdent.  

1. Dieu, Un et Trine, mystère indicible,

Tu nous dévoiles ta face.

Ô Miséricorde, justice admirable, 

Dieu de tendresse et de grâce. 

Salut de nos âmes, lumière joyeuse, 

Notre espérance invincible.  

2. Ô Fils unique, cloué au calvaire

Pour nous sauver des ténèbres.

Sagesse divine, folie et scandale,

Source de vie et de grâce.

Visage du Père, amour sans mesure, 

Force des humbles et des pauvres. 

Prions

Donne à tes fidèles, Dieu tout-puissant,

d’aller avec courage sur les chemins de la justice

à la rencontre du Seigneur,

pour qu’ils soient appelés,

lors du jugement,

à entrer en possession du Royaume des cieux.

Par Jésus le Christ Notre Seigneur.

R/ Amen.

Les lectures sont à la fin du document.

  • Profession de Foi

On se lève ensuite pour prier notre foi

Je crois en Dieu, le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre ;

et en Jésus-Christ, son Fils unique, notre Seigneur, qui a été conçu du Saint-Esprit, est né de la Vierge Marie, a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, est mort et a été enseveli, est descendu aux enfers, le troisième jour est ressuscité des morts, est monté aux cieux, est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant, d’où il viendra juger les vivants et les morts.

Je crois en l’Esprit-Saint, à la sainte Église catholique, à la communion des saints, à la rémission des péchés, à la résurrection de la chair, à la vie éternelle. Amen.

  • Prière universelle

Du 17 au 23 décembre à l’office des Vêpres pour le chant du Magnificat l’Église chante les grandes antiennes en « Ô ». Elles invoquent de façon plus pressante la venue du Seigneur. Nous vous proposons de prendre en guise de prière universelle chaque dimanche du temps de l’Avent ces antiennes sous la forme d’un chant reprenant ces antiennes et qui conviennent aussi pour les intercessions de la prière universelle. Vous pouvez si vous préférez tout simplement les lire.

R/ Voici que le Vierge concevra,

Elle enfantera pour nous un fils.

On l’appellera Emmanuel, Dieu avec nous. (bis)

1. Ô Sagesse de la bouche du Très-Haut !

Toi qui régis l’univers avec force et douceur,

Enseigne-nous le chemin de Vérité.

Ô viens Seigneur, viens nous sauver !

2. Ô Chef de ton peuple Israël !

Tu te révèles à Moïse dans le buisson ardent

et tu lui donnes la Loi sur la montagne,

Délivre-nous, par la vigueur de ton bras !

Ô viens Seigneur, viens nous sauver !

3. Ô Rameau de Jessé !

Etendard dressé à la face des nations,

les rois sont muets devant toi,

tandis que les peuples t’appellent :

Délivre-nous, ne tarde plus ! Ô viens Seigneur, viens nous sauver !

4. Ô Sceptre d’Israël !

Tu ouvres et nul ne fermera, tu fermes, et nul n’ouvrira :

Viens arracher les captifs aux ténèbres !

Ô viens Seigneur, viens nous sauver

5. Ô Soleil levant !

Splendeur de justice et lumière éternelle,

Illumine ceux qui habitent les ténèbres et l’ombre de la mort !

Ô viens Seigneur, viens nous sauver !

6. Ô Roi de l’univers !

Ô Désiré des nations, pierre angulaire

qui joint ensemble l’un et l’autre mur,

Force de l’homme pétri de limon,

Ô viens Seigneur, viens nous sauver !

7. Ô Emmanuel !

Notre Législateur et notre Roi,

Espérance et salut des nations,

Ô viens Seigneur, viens nous sauver !

  • Notre Père

Comme nous l’avons appris du Sauveur, dans la confiance, nous osons prier :

Notre Père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour. Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. Et ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du Mal. Amen

  • Acte de communion spirituelle

Nous ne pouvons pas recevoir aujourd’hui la Sainte communion.

Mais Jésus, lui, peut venir en nous, en faire de notre âme sa demeure.

Faisons ensemble un acte de communion spirituelle.

Par humilité, suppliant le Seigneur, nous pouvons nous mettre à genoux.

Acte de communion spirituelle Prière de Saint Padre Pio :

« Mon Jésus, je crois que vous êtes ici présent dans le Saint Sacrement. Je vous aime par-dessus toutes choses et je désire ardemment vous recevoir.  Mais puisque, en ce moment, je ne peux le faire sacramentellement, venez au moins spirituellement dans mon cœur.

Comme si vous y étiez déjà présent, je vous adore et je m’unis entièrement à vous ne permettez pas que je me sépare jamais de vous. Jésus, mon bien, mon doux amour, enflammez mon cœur d’amour, afin qu’il brûle toujours d’amour pour vous.

Chérubins, Séraphins qui adorez Jésus au Saint-Sacrement, nuit et jour, priez pour nous et donnez-nous la sainte bénédiction de Jésus et de Marie.

Au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Amen. »

Après l’acte de communion spirituelle, il convient de rester à genoux ou de s’asseoir et de garder un temps de silence et d’action de grâce.

  • Temps de silence –
  • Chant d’action de grâce

D’après la prière de St Ignace

Prends Seigneur et reçois

toute ma liberté,

ma mémoire, mon intelligence

toute ma volonté.

R/ Et donne-moi, donne-moi,

donne-moi seulement de t’aimer.

Donne-moi, donne-moi,

donne-moi seulement de t’aimer.

Reçois tout ce que j’ai,

tout ce que je possède.

C’est toi qui m’as tout donné

à toi, Seigneur, je le rends.

Tout est à toi, disposes-en

selon ton entière volonté

et donne-moi ta grâce,

elle seule me suffit.

Prions

Seigneur, accorde-nous la grâce de persévérer dans ta volonté ;

Afin qu’au long de ces jours, le peuple dévoué à ton service augmente en nombre

et grandisse en sainteté.

Lui qui règne pour les siècles des siècles.

R/ Amen.

  • Prière de bénédiction

Le père (ou la mère) de famille pourra faire un signe de croix sur le front des enfants après la prière de bénédiction.

Que le Seigneur nous bénisse et nous garde

Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. R/ Amen.

Bénissons le Seigneur

R/ Nous rendons grâce à Dieu

  • Prière à Marie

NOTRE DAME DE LA PRIERE

Paroles d´après apparitions de Marie à l´Île Bouchard

Chants de l´Emmanuel (C. Loyer / I. Seguin) et musique : Chants de l´Emmanuel (I. Seguin)

R/ Ô notre Dame de la prière,
Ô Marie apprends à prier !
Ô belle Dame ton beau sourire
Nous invite aujourd´hui à t´aimer.

1. Je suis votre maman du ciel,
Approchez, embrassez ma main
Et chantez le Magnificat.
Donnez votre main je veux l´embrasser,
Et chantez le Magnificat.
Donnez votre main, je veux l´embrasser.

2.Demandez aux petits enfants
De prier beaucoup pour la France.
Aux familles je donnerai beaucoup de bonheur,
Priez avec moi,
Aux familles je donnerai beaucoup de bonheur,
Priez avec moi.

3.Récitez votre chapelet,
Entonnez le ´ Je vous salue ´
Et priez pour tous les pécheurs,
Embrassez la croix de mon chapelet,
Et priez pour tous les pécheurs,
Embrassez la croix de mon chapelet.

4.Ô Marie bénis tes enfants,
Tous les prêtres et les consacrés.
Qu´avec eux tous les baptisés
Avancent avec toi vers la Sainteté,
Qu´avec eux tous les baptisés
Avancent avec toi vers la Sainteté.

LITURGIE DE LA PAROLE

Si on le juge utile, notamment s’il y a des enfants, on pourra omettre la seconde lecture ou bien même ne garder que l’Évangile.

Lue par :

PREMIÈRE LECTURE

« Ah ! Si tu déchirais les cieux, si tu descendais ! » (Is 63, 16b-17.19b ; 64, 2b-7)

Lecture du livre du prophète Isaïe

C’est toi, Seigneur, notre père ;
« Notre-rédempteur-depuis-toujours », tel est ton nom.
Pourquoi, Seigneur, nous laisses-tu errer
hors de tes chemins ?
Pourquoi laisser nos cœurs s’endurcir
et ne plus te craindre ?
Reviens, à cause de tes serviteurs,
des tribus de ton héritage.
Ah ! Si tu déchirais les cieux, si tu descendais,
les montagnes seraient ébranlées devant ta face.

Voici que tu es descendu :
les montagnes furent ébranlées devant ta face.
Jamais on n’a entendu,
jamais on n’a ouï dire,
nul œil n’a jamais vu un autre dieu que toi
agir ainsi pour celui qui l’attend.
Tu viens rencontrer
celui qui pratique avec joie la justice,
qui se souvient de toi
en suivant tes chemins.
Tu étais irrité, mais nous avons encore péché,
et nous nous sommes égarés.
Tous, nous étions comme des gens impurs,
et tous nos actes justes n’étaient que linges souillés.
Tous, nous étions desséchés comme des feuilles,
et nos fautes, comme le vent, nous emportaient.
Personne n’invoque plus ton nom,
nul ne se réveille pour prendre appui sur toi.
Car tu nous as caché ton visage,
tu nous as livrés au pouvoir de nos fautes.
Mais maintenant, Seigneur, c’est toi notre père.
Nous sommes l’argile, c’est toi qui nous façonnes :
nous sommes tous l’ouvrage de ta main.

– Parole du Seigneur.

Lu par :

PSAUME

(79 (80), 2ac.3bc, 15-16a, 18-19)

R/ Dieu, fais-nous revenir ;
que ton visage s’éclaire,
et nous serons sauvés !
 
 (79, 4)

Berger d’Israël, écoute,
resplendis au-dessus des Kéroubim !
Réveille ta vaillance
et viens nous sauver.

Dieu de l’univers, reviens !
Du haut des cieux, regarde et vois :
visite cette vigne, protège-la,
celle qu’a plantée ta main puissante.

Que ta main soutienne ton protégé,
le fils de l’homme qui te doit sa force.
Jamais plus nous n’irons loin de toi :
fais-nous vivre et invoquer ton nom !

Lue par :

DEUXIÈME LECTURE

Nous attendons de voir se révéler notre Seigneur Jésus Christ (1 Co 1, 3-9)

Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens

Frères,
à vous, la grâce et la paix,
de la part de Dieu notre Père
et du Seigneur Jésus Christ.
Je ne cesse de rendre grâce à Dieu à votre sujet,
pour la grâce qu’il vous a donnée dans le Christ Jésus ;
en lui vous avez reçu toutes les richesses,
toutes celles de la parole
et de la connaissance de Dieu.
Car le témoignage rendu au Christ
s’est établi fermement parmi vous.
Ainsi, aucun don de grâce ne vous manque,
à vous qui attendez
de voir se révéler notre Seigneur Jésus Christ.
C’est lui qui vous fera tenir fermement jusqu’au bout,
et vous serez sans reproche
au jour de notre Seigneur Jésus Christ.
Car Dieu est fidèle,
lui qui vous a appelés à vivre en communion
avec son Fils, Jésus Christ notre Seigneur.

– Parole du Seigneur.

 

  • Alléluia

Alléluia de Taizé

Lue par :

ÉVANGILE

« Veillez, car vous ne savez pas quand vient le maître de la maison » (Mc 13, 33-37)

Alléluia. Alléluia.
Fais-nous voir, Seigneur, ton amour, et donne-nous ton salut.
Alléluia. (Ps 84, 8)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Prenez garde, restez éveillés :
car vous ne savez pas
quand ce sera le moment.
C’est comme un homme parti en voyage :
en quittant sa maison,
il a donné tout pouvoir à ses serviteurs,
fixé à chacun son travail,
et demandé au portier de veiller.
Veillez donc,
car vous ne savez pas
quand vient le maître de la maison,
le soir ou à minuit,
au chant du coq ou le matin ;
s’il arrive à l’improviste,
il ne faudrait pas qu’il vous trouve endormis.
Ce que je vous dis là, je le dis à tous :
Veillez ! »

– Acclamons la Parole de Dieu.

  • Méditation et/ou chant

R.  Alléluia, alléluia,

Alléluia, alléluia, 

Alléluia, alléluia, alléluia.

1.   Fille de Sion,

Ton bâtisseur t’épousera ! 

Dans ta ville couronnée,

Brillera la Pierre angulaire.

Le Seigneur déchire les cieux et descend.

2.   Vierge fiancée,

Marie reçut l’Ange de Dieu :

« Tu enfanteras le Fils 

Du Très-Haut, Germe de David ».

Le Seigneur déchire les cieux et descend.

3.   Mère des vivants,

Au pied de l’Arbre de la Croix : 

« Femme, voici ton enfant bien-aimé,

Fils, voici ta mère ».

Le Seigneur déchire les cieux et descend.

4.   Femme dans les cieux, 

Et couronnée de douze étoiles,

Avec toi la création toute entière

Soupire et travaille.

Le Seigneur déchire les cieux et descend.

Basilique Vaticane

Samedi 28 novembre 2009

Benoit XVI

Chers frères et soeurs,

A travers cette célébration des Vêpres, nous entrons dans le temps liturgique de l’Avent. Dans la lecture biblique que nous venons d’écouter, tirée de la première Lettre aux Thessaloniciens, l’apôtre Paul nous invite à préparer l' »Avènement de notre Seigneur Jésus Christ » (1Th 5,23), en demeurant sans reproche, avec la grâce de Dieu. Paul utilise précisément le terme « Avènement », en latin adventus, dont dérive le terme Avent.

Réfléchissons brièvement sur la signification de ce terme, qui peut se traduire par « présence », « arrivée », « venue ». Dans le langage du monde antique, il s’agissait d’un terme technique utilisé pour indiquer l’arrivée d’un fonctionnaire, la visite du roi ou de l’empereur dans une province. Mais il pouvait également indiquer la venue de la divinité, qui sort de son lieu caché pour se manifester avec puissance, ou dont la présence est célébrée dans le culte. Les chrétiens adoptèrent le terme « avent » pour exprimer leur relation avec Jésus Christ: Jésus est le Roi, entré dans cette pauvre « province » appelée terre pour rendre visite à tous; à la fête de son avent, il fait participer tous ceux qui croient en Lui, tous ceux qui croient dans sa présence dans l’assemblée liturgique. A travers le terme adventus, on voulait dire en substance: Dieu est ici, il ne s’est pas retiré du monde, il ne nous a pas laissés seuls. Même si nous ne pouvons pas le voir ni le toucher comme c’est le cas avec les réalités sensibles, Il est ici et vient nous rendre visite de multiples manières.

La signification de l’expression « avent » comprend donc également celle de visitatio, qui veut dire simplement et précisément « visite »; dans ce cas, il s’agit d’une visite de Dieu: Il entre dans ma vie et veut s’adresser à moi. Nous faisons tous l’expérience, dans notre existence quotidienne, d’avoir peu de temps pour le Seigneur et peu de temps également pour nous. On finit par être absorbé par ce qu’il faut « faire ». N’est-il pas vrai que souvent, c’est précisément l’activité qui s’empare de nous, la société et ses multiples intérêts qui monopolisent notre attention? N’est-il pas vrai que l’on consacre beaucoup de temps au divertissement et aux distractions en tout genre? Parfois, les choses nous « submergent ». L’Avent, ce temps liturgique fort que nous commençons, nous invite à nous arrêter en silence pour comprendre une présence. C’est une invitation à comprendre que chaque événement de la journée est un signe que Dieu nous adresse, un signe de l’attention qu’il a pour chacun de nous. Combien de fois Dieu nous fait percevoir un signe de son amour! Tenir, en quelque sorte, un « journal intérieur » de cet amour serait un devoir beau et salutaire pour notre vie! L’Avent nous invite et nous encourage à contempler le Seigneur présent. La certitude de sa présence ne devrait-elle pas nous aider à voir le monde avec des yeux différents? Ne devrait-elle pas nous aider à considérer toute notre existence comme une « visite », comme une façon dont Il peut venir à nous et devenir proche de nous, en toute situation?

Un autre élément fondamental de l’Avent est l’attente, une attente qui est dans le même temps espérance. L’Avent nous pousse à comprendre le sens du temps et de l’histoire comme « kairós », comme occasion favorable pour notre salut. Jésus a illustré cette réalité mystérieuse dans de nombreuses paraboles: dans le récit des serviteurs invités à attendre le retour du maître; dans la parabole des vierges qui attendent l’époux; ou dans celle de la semence et de la moisson. L’homme, au cours de sa vie, est en attente permanente: quand il est enfant, il veut grandir; adulte, il tend à la réalisation et au succès; en avançant en âge, il aspire à un repos mérité. Mais arrive le temps où il découvre qu’il a trop peu espéré, au-delà de la profession ou de la position sociale, il ne lui reste rien d’autre à espérer. L’espérance marque le chemin de l’humanité, mais pour les chrétiens, elle est animée par une certitude: le Seigneur est présent tout au long de notre vie, il nous accompagne et un jour, il essuiera aussi nos larmes. Un jour, bientôt, tout trouvera son accomplissement dans le Royaume de Dieu, Royaume de justice et de paix.

Mais il y a des manières très différentes d’attendre. Si le temps n’est pas rempli par un présent doté de sens, l’attente risque de devenir insupportable; si on attend quelque chose, mais que pour le moment il n’y a rien, c’est-à-dire que si le présent reste vide, chaque instant qui passe apparaît exagérément long, et l’attente se transforme en un poids trop lourd, parce que l’avenir reste tout à fait incertain. Lorsqu’en revanche, le temps prend du sens, et en tout instant nous percevons quelque chose de spécifique et de valable, alors la joie de l’attente rend le présent plus précieux. Chers frères et soeurs, vivons intensément le présent où nous arrivent déjà les dons du Seigneur, vivons-le projetés vers l’avenir, un avenir chargé d’espérance. L’Avent chrétien devient de cette manière une occasion pour réveiller en nous le sens véritable de l’attente, en revenant au coeur de notre foi qui est le mystère du Christ, le Messie attendu pendant de longs siècles et né dans la pauvreté de Bethléem. En venant parmi nous, il nous a rendu et continue de nous offrir le don de son amour et de son salut. Présent parmi nous, il nous parle de différentes manières: dans l’Ecriture Sainte, dans l’année liturgique, dans les saints, dans les événements de la vie quotidienne, dans toute la création, qui change d’aspect selon que derrière elle Il est présent ou qu’elle est embrumée par le brouillard d’une origine incertaine et d’un avenir incertain. A notre tour, nous pouvons lui adresser la parole, lui présenter les souffrances qui nous affligent, l’impatience, les questions qui jaillissent de notre coeur. Soyons certains qu’il nous écoute toujours! Et si Jésus est présent, il n’existe plus aucun temps vide et privé de sens. Si Il est présent, nous pouvons continuer à espérer même lorsque les autres ne peuvent plus nous assurer aucun soutien, même lorsque le présent devient difficile.

Chers amis, l’Avent est le temps de la présence et de l’attente de l’éternité. Précisément pour cette raison, c’est, de manière particulière, le temps de la joie, d’une joie intériorisée, qu’aucune souffrance ne peut effacer. La joie du fait que Dieu s’est fait enfant. Cette joie, présente en nous de manière invisible, nous encourage à aller de l’avant avec confiance. La Vierge Marie est le modèle et le soutien de cette joie intime, au moyen de laquelle nous a été donné l’Enfant Jésus. Puisse-t-elle nous obtenir, fidèle disciple de son Fils, la grâce de vivre ce temps liturgique vigilants et actifs dans l’attente. Amen!


La Communion spirituelle ou communion de désir est un acte que nous pouvons poser ou plutôt un don de Dieu que nous pouvons recevoir, lorsque nous sommes géographiquement éloignés du lieu liturgique, ou encore lorsque notre situation personnelle ne nous permet pas de nous approcher physiquement des saintes espèces. (Cf. Concile de Trente, sess. XIII, ch. VIII – Denzinger 1648)

Puisque nous sommes empêchés de participer à la messe, nous entrons ici volontairement dans une démarche de communion de désir. Les effets de cette communion spirituelle sont identiques à ceux de la communion sacramentelle, sauf leur intensité, qui est moindre. Toutefois, ceci doit s’entendre à égalité des dispositions, car, autrement, une communion spirituelle, faite avec plus de ferveur, pourra produire plus de fruit qu’une communion sacramentelle faite avec tiédeur. (S Saint Thomas d’Aquin,, Sum. theol,, III, q. lxxx, a. 1, ad 3um.). La communion spirituelle est hautement approuvée et recommandée par l’Église. Le concile de Trente signifie clairement que communier spirituellement c’est participer très véritablement aux fruits du sacrement de l’autel. (Concile de Trente Sess. XXII, ch. VI – Denzinger 1747).

3 Trois actes constituent la communion spirituelle :

  • Acte de foi à la présence réelle de Jésus-Christ au sacrement de l’autel ;
  • Acte de désir, dont une forme très recommandable consiste à s’imaginer que l’on s’approche de la table et que l’on reçoit l’hostie de la main du prêtre ;
  • Acte d’action de grâce, le même que si l’on avait réellement communié.