Ce sont tous ces gens heureux que nous célébrons aujourd’hui, ceux d’hier et ceux d’aujourd’hui. Ceux que nous avons connus au long de notre propre existence et ceux qui ont vécu depuis le commencement des âges — et que nous connaissons aussi d’une certaine façon. La Toussaint n’est pas un monument au saint inconnu, à l’instar de ces monuments « au soldat inconnu » qu’on trouve dans les cimetières militaires ou sur la place centrale de certaines villes.
Ce que nous célébrons, c’est la sainteté de Dieu incarnée dans des femmes et des hommes de chair et de sang. Des gens ordinaires, avec leurs qualités et leurs défauts, leurs vertus et leurs péchés ; pas des paranormaux du monde spirituel. .
En fêtant aujourd’hui tous les saints officiels ou inconnus, nous voulons célébrer Dieu et sa gloire. Une des prières eucharistiques adresse à Dieu cette parole : « Toi qui es vraiment saint, toi qui es la source de toute sainteté, Seigneur, nous te prions. » Dieu seul est saint. Il a déjà manifesté sa sainteté dans le passé, dans de majestueuses théophanies, comme au mont Sinaï dans le buisson ardent ou à l’intérieur du temple de Jérusalem. La sainteté de Dieu exprime toute la richesse, toute la vie, toute la puissance et toute la bonté qui le distinguent du monde où nous nous trouvons. Pourtant puisque l’homme est créé à l’image et à la ressemblance de Dieu, l’homme est lui-même revêtu de cette sainteté et il la reçoit par participation. Sa vie acquiert donc un caractère sacré, que nul n’est en droit de soustraire, un caractère inaliénable qui va de sa conception à son terme. C’est pourquoi un meurtre est une atteinte à la sainteté de Dieu ; et c’est pourquoi le pape François plaidait pour l’abolition universelle de la peine de mort. Personne ne peut s’arroger le droit de se prendre pour Dieu, qui est le seul maître de la vie et de la mort.
Père Arlain









