Réponses aux questions – Les Petits-déjeuners de la Foi

Petit dej de la foi - Questions/Réponses sur la Création

Dieu a créé le monde. Son Fils Jésus est venu sur terre il y a un peu plus de 2.000 ans pour sauver les hommes.

Qu’en est-il de tous les hommes ayant vécu avant ? quel est leur salut, sera-t-il le même que les chrétiens, même s’ils avaient d’autres (et de nombreux) dieux et s’ils avaient aussi d’autres rites funéraires depuis les hommes préhistoriques et jusqu’aux Égyptiens, Grecs, Romains, etc. ?

Le « salut » est un mot qui signifie sortir d’un état où l’on va se perdre, où l’on risque de mourir. Le verbe qui en dérive est le verbe sauver. Lorsque le bateau coule je trouve mon salut sur un canot de sauvetage. Pour un chrétien comme pour un juif, le salut c’est être sauvé par Dieu, non pas de la noyade, mais du péché et de ce qui va avec : la mort et l’Enfer : la vie sans Dieu après notre mort.

Jésus est venu nous sauver : il est venu nous extraire de la mort attachée au péché et ainsi nous permettre de vivre avec Dieu dans son Paradis.

« Dieu veut sauver tous les hommes » lit-on dans la Lettre à Timothée[1]. Le message est assez clair : il veut que tous aillent dans le Paradis. Donc il envoie son Fils Jésus qui va nous sauver en mourant et en ressuscitant pour nous.

Mais les hommes qui ont vécu avant sa venue ? Avant le sacrifice sur la croix ?

La réponse principale à notre question se trouve dans l’Article 5 du Symbole de Nicée : « Jésus-Christ est descendu aux enfers, est ressuscité des morts le troisième jour ».

La première proposition de cette affirmation parle des enfers et non de l’Enfer. Les enfers, c’est le séjour des morts, qui comprend l’Enfer : où sont les damnés.

« Jésus a connu la mort comme tous les hommes et les a rejoints par son âme au séjour des morts »[2] : c’est ce mystère que nous rappelons le samedi saint chaque année. « Mais Jésus y est descendu en Sauveur proclamant la bonne nouvelle aux esprits qui y étaient détenus. » Ces esprits sont les âmes des justes morts avant le Christ. Jésus ne descend pas aux enfers pour délivrer les damnés : ceux qui ont fait le mal en rejetant la loi de Dieu ou de la nature, mais il descend pour libérer les justes[3].

Il semble donc que si le Sacrifice de Jésus et sa résurrection ont lieu à un moment précis de l’histoire (vers l’an 30 ou 33), il s’agit cependant d’un événement qui déborde l’histoire : celle d’avant la Croix et celle qui vient après.

Pour l’Écriture et la Tradition, la mort et la résurrection de Jésus sont une recréation. C’est-à-dire que toute la création, atteinte par le péché, et sur laquelle régnait Satan[4], change de Maître. Tout est ressaisi, comme englobé, recréé. Il y a de nombreux signes et annonces de cela :

  • L’histoire du déluge et de Noé : Toute la terre est plongée dans la mort pour une vie nouvelle. L’humanité est recréée, mais le reste de la création aussi : animaux…
  • Le Passage de la Mer Rouge : La Pâque : ce n’est pas le seul peuple hébreu qui passe la mer, mais tout ceux qui s’y agrégeaient : Le Seigneur se forme un peuple nouveau.
  • L’Épiphanie : Les mages venus d’Orient sont l’image des trois fils de Noé, c’est-à-dire l’humanité entière.
  • La résurrection du Christ un dimanche : 1er jour de la Création.

Par la mort et la résurrection de Jésus le chemin du salut est ouvert à toute l’humanité.

Les hommes ayant vécu avant le Christ ont-ils le même salut malgré leurs nombreux dieux, rites etc. ?

L’unique Salut c’est Jésus (Yeshoua = Dieu sauve). « L’Église croit que la clef, le centre et la fin de toute histoire humaine se trouve en son Seigneur et Maître »[5]. Cela répond à l’affirmation de Jésus « Je suis le chemin, la Vérité, et la Vie ». Ce message est exclusif. Quiconque sera sauvé le sera par Jésus-Christ. Personne ne sera sauvé par des rites païens, d’autres religions, des croyances ou des philosophies étrangères à la foi transmise par les Apôtres.

Mais alors, ces gens avant Jésus, comment pouvaient-ils le connaître ? Et ceux qui, aujourd’hui, ne le connaissent pas, sont-ils ; iront-ils tous en Enfer ?

L’Église enseigne sur ce point que l’on peut bénéficier du salut apporté par Jésus par des médiations[6]. La grâce du salut passe de manière ordinaire par l’Église dans ses sacrements que le Christ lui-même a institués. Mais Dieu n’est pas prisonnier des moyens qu’il a mis en place pour nous sauver. Il peut donner son salut par des médiations que nous ignorons, « par des voies connues de lui »[7]. L’Esprit souffle où il veut.

Les différentes traditions religieuses, les rites des hommes des siècles passés, sont autant d’efforts humains pour répondre à une quête inscrite au cœur de l’homme depuis sa création à l’image de Dieu. Si ces rites et ces religions ne peuvent, en eux-mêmes, sauver l’homme, et sont même parfois des obstacles au salut, ils peuvent préparer des cœurs à la rencontre avec leur Créateur dans l’au-delà, ou encore aider leur conscience à agir pour le bien et le vrai.

Autrement dit, Vercingétorix qui cherchait à combler son besoin spirituel dans des rites que son peuple s’était fabriqué à travers une représentation de l’au-delà que ses aïeux s’étaient façonnée au gré de leurs observations de la nature, d’événements, de légendes, a peut-être préparé son âme à la grâce de salut venant de la Croix de Jésus. De même s’il a cherché à suivre ce que lui dictait sa conscience et son cœur en refusant de faire le mal.   

Nous saurons tout cela au ciel !

 


[1] 1 Timothée 2, 4.

[2] Catéchisme de l’Église catholique n° 632. Nous vous invitons à lire les articles 631 à 637 du Catéchisme sur cette question.

[3] Concile de Tolède IV en 633 : DS 485. Voir aussi Matthieu 27, 52-53.

[4] Que l’on nomme dans l’Évangile « Le prince de ce monde ».

[5] Dominus Iesus, n°13. Congrégation pour la Doctrine de la Foi, « Déclaration sur l’unicité et l’universalité salvifique de Jésus-Christ et de l’Eglise », 6 août 2000.

[6] Cf Ibid, n°21.

[7] Concile Vatican II, Décret Ad Gentes, n°7.

 

Réponses par l’abbé Louis-Emmanuel Meyer.